À l’approche du long week-end, de nombreux Montréalais doivent adapter leurs plans et leurs traditions pascales pour respecter les mesures de distanciation physique et de confinement afin de réduire la propagation de la COVID-19. Bien que ces changements soient pour le moins perturbants, ici, à la Mission, la pandémie a déclenché une plus grande agilité à trouver des solutions à des situations qui étaient impensables il y a à peine un mois.
Au cours de la longue fin de semaine – ainsi que dans les jours et les semaines à venir – notre personnel de première ligne travailleront pour s’assurer que les services essentiels aux personnes en situation d’itinérance de Montréal restent ouverts. Pour certaines personnes qui travaillent en première ligne de la pandémie, s’isoler des membres de leur famille proche a été un sacrifice nécessaire.
Émilie Fortier en sait quelque chose. Cette mère célibataire connaît bien les choix difficiles que doivent faire de nombreux membres du personnel pendant cette crise. Elle supervise des équipes d’intervenants, de conseillers et le personnel d’entretien qui travaillent sur le terrain au Pavillon Webster et dans des installations temporaires comme celle de la Ville de Montréal à la Place du Canada.
« Mon fils, Adam, vit chez mes parents alors que je continue de travailler. Ma sœur fait mon épicerie et me prépare des plats. Je ne sais pas quand je pourrai recommencer à les voir normalement, mes parents et lui, car je suis exposée chaque jour au risque et dédiée au déploiement et à la réorganisation des services en itinérance. Mais nous faisons avec. Adam et ma famille comprennent le rôle vital de la Mission Old Brewery en cette période de grand besoin. »
– Émilie Fortier, directrice des Services à notre Campus Saint-Laurent
L’épreuve du courage
Si cette pandémie met en évidence la fragilité de notre système de santé et les lacunes des systèmes sociopolitiques, elle révèle aussi les héros de la vie quotidienne. Elle a éveillé la société à la contribution vitale des personnes qui travaillent en première ligne. Elle nous rappelle notre vulnérabilité collective et notre capacité à la surmonter.
« Au cours des dernières semaines, j’ai eu l’occasion de voir le vrai sens du mot ‘courage’. Notre personnel s’est adapté à la situation aussi rapidement qu’elle évolue, en mettant en place des mesures de distanciation physique, en suivant des routines de nettoyage rigoureuses et en s’assurant que nos clients demeurent en sécurité et en bonne santé. En tant que travailleurs de première ligne, ils savent qu’ils sont plus vulnérables. Face à la vulnérabilité, ils s’engagent pour le bien de tous et c’est ce qui fait d’eux des héros. »
– Matthew Pearce, président et chef de la direction
Merci de considérer de faire un don aujourd’hui pour soutenir notre personnel de première ligne qui est sur le terrain, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, afin de garantir que les services sont fournis aux personnes qui n’ont pas ou peu d’options pendant cette crise.
Provoquer le changement social
En cette période de quarantaine, les Montréalais trouvent des façons créatives de rester en contact, en organisant par exemple des soupers et des rassemblements virtuels. Ils se mobilisent également pour se soutenir mutuellement, qu’ils soient des voisins ou de purs inconnus.
Le coronavirus nous apprend qu’il est possible de remettre en question le statu quo. Il y a un peu plus d’un mois, il était inimaginable d’utiliser des bâtiments gouvernementaux pour abriter des hommes et des femmes sans-abri. L’expulsion des locataires qui n’avaient pas les moyens de payer leur loyer était considéré comme une nouvelle malheureuse, mais normale. Aujourd’hui, de nombreuses personnes ont du mal à payer leur loyer, mais cette pandémie oblige également les gouvernements et autres décideurs à aborder différemment des questions importantes telles que le logement.
Aujourd’hui, veiller à ce que les personnes demeurent logées est devenu une question de santé publique. C’est une bonne chose.
Il s’agit d’une occasion sans précédent de faire pression pour obtenir des logements permanents plus abordables afin que les citoyens les plus vulnérables de notre communauté, ceux qui n’ont pas de maison, ne soient plus aussi vulnérables.
Dans notre Pavillon Webster, principal refuge pour les hommes sans-abri :
· 200 hommes vivent en sécurité dans notre bâtiment où ils ont accès à trois repas par jour, à des services de santé adaptés et à un soutien psychosocial
· 425 repas à emporter sont préparés en moyenne chaque jour par notre équipe de cuisine; ils sont livrés à une installation temporaire à la Place du Canada, où les personnes itinérantes peuvent manger et se reposer pendant la journée
· Le dimanche, le lunch est offert à tous dans notre cafétéria grâce au soutien continu de la Fondation Marcelle et Jean Coutu; le souper est réservé aux personnes qui résident présentement au pavillon
Dans notre Pavillon Patricia Mackenzie, l’une des plus importantes ressources pour les femmes sans-abri au Canada :
· 60 femmes vivent en sécurité dans notre bâtiment où elles ont accès à trois repas par jour, à des services de santé adaptés et à un soutien psychosocial
Afin d’atténuer la propagation de la COVID-19 au sein de nos installations et de garantir la santé et la sécurité des clients et du personnel, les nouveaux arrivants à la Mission sont dirigés vers d’autres installations temporaires de la ville. Nous travaillons actuellement avec la Ville de Montréal, le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et nos partenaires de service afin de nous assurer que tous aient un endroit sécuritaire où rester pendant cette crise.
Nous vous souhaitons un long week-end heureux et en santé.