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Quand l’itinérance deviendra-t-elle une priorité?

10 octobre 2022
James Hughes

C’est le 10 octobre que nous soulignons la Journée mondiale de l’itinérance, mais pour les personnes en situation d’itinérance, cette journée se répète 365 fois par année.

À l’échelle planétaire, 1,6 milliard d’humains vivent dans des conditions de logement inadéquates. Selon ONU-Habitat, on compte environ 15 millions d’expulsions forcées chaque année. Le nombre de personnes sans-abri augmente sans cesse depuis 10 ans, et les jeunes sont les plus exposés au risque.

Un événement seul peut sembler être la cause du passage à l’itinérance, mais en réalité, c’est un arbre qui cache la forêt. La pauvreté, la pénurie de logements abordables, le manque d’accès à la sécurité sociale, la discrimination, l’exclusion et la privatisation de services publics sont des facteurs qui, combinés, exercent une pression.

Situation post-pandémique

Les expériences de différentes villes comme Seattle, Houston et Helsinki démontrent qu’on peut réduire l’itinérance par du financement et de la réglementation gouvernementale ciblés et soutenus, intégrant les perspectives de logement, de santé urbaine et de prévention

Les chiffres ici sont élevés : en 2018 on estimait que 6000 personnes étaient en situation d’itinérance un soir donné au Québec, dont plus de 3000 à Montréal.

Par ailleurs, la pandémie a entraîné une augmentation importante de l’itinérance. Les refuges d’urgence sont remplis chaque soir, les campements se multiplient, les conditions des travailleurs de première ligne sont précaires et la collecte de données est complexe.

Un nouveau dénombrement québécois sera d’ailleurs effectué les 11 et 12 octobre pour un meilleur aperçu de la situation post-pandémique.

Approches et solutions

L’addition de places en refuge d’urgence a déjà constitué une partie de la solution. Toutefois, nous savons désormais qu’une réaffiliation à la société des personnes en situation d’itinérance passe par l’ajout de logements abordables et adaptés.

À la Mission Old Brewery, nous adhérons fermement à cette approche. C’est pourquoi, au cours des deux prochaines années, nous ajouterons plus de 100 logements à notre offre d’habitations de transition pour les personnes à risque ou en situation d’itinérance. Et comme plusieurs acteurs du secteur, nous avons bien l’intention de continuer.

Derrière nous

En réponse à la pandémie de COVID-19, plusieurs gouvernements nationaux et locaux ont adopté des mesures extraordinaires afin de mitiger les conséquences sur la population itinérante.

Maintenant que l’extraordinaire est derrière nous et que ces mesures ont démontré leur efficacité, assurons-nous de prendre les actions nécessaires vers la mise en œuvre de solutions à long terme.

Nous faisons appel aux gouvernements et à tous les autres acteurs de l’écosystème de l’itinérance pour mettre en œuvre des solutions structurantes, y compris l’offre de logements adéquats, des politiques et des mesures de protection sociale, afin de prévenir et de résoudre les enjeux liés à l’itinérance.

Nous réitérons aussi l’importance de mieux coordonner les initiatives provenant des divers ordres de gouvernement et des acteurs sur le terrain, comme le propose la vision « Trois pas de plus » à laquelle nous souscrivons.

Le sujet a été mis en veilleuse pendant la campagne électorale, car personne n’aime en parler. Cependant, rappelons-nous que le gouvernement reconduit par les Québécois la semaine dernière a publié il y a un an déjà un plan ministériel 2021-2026. L’itinérance devra faire partie de ses priorités.

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