Rencontre avec Solange Lavigne, Codirectrice aux services aux femmes, volet clinique

05 octobre 2023
Photo de Solange Lavigne, codirectrice des services aux femmes - volet clinique.
i

Solange Lavigne, codirectrice des services aux femmes - volet clinique

« La proportion des personnes de la diversité de genres chez les personnes en situation d’itinérance visible a augmenté de 1,7 fois entre les dénombrements de 2018 et de 2022 ». Voici un constat troublant qui nous est donné par le dernier rapport de dénombrement des personnes visibles en situation d’itinérance (p. 279). Le rapport note aussi que « [l]es jeunes LGBTQ+, et en particulier les jeunes trans et non binaires, devraient par conséquent faire l’objet d’une attention particulière lorsque vient le temps de circonscrire des mesures de prévention. » À la Mission Old Brewery, nous leur ouvrons nos portes depuis 2014. Solange Lavigne, co-directrice aux services aux femmes, nous explique pourquoi il est si important d’adapter nos services à leurs différents besoins.

Quelles sont les responsabilités rattachées à votre poste à la Mission Old Brewery?

Mon rôle en tant que co-directrice aux services aux femmes est d’apporter du soutien à mon équipe qui travaille chaque jour très fort pour offrir des services de qualité. J’ai la responsabilité de m’assurer que nous disposons de tous les outils nécessaires pour aider les femmes qui requièrent notre aide. J’ai l’habitude de me promener à travers les différents programmes et je m’efforce d’être présente sur une base régulière sur le terrain. Je m’adresse à chacune des résidentes par leur prénom. Cela m’aide à mieux déterminer qui nous aidons et comment nous pouvons continuer à nous améliorer en offrant des services qui répondent bien à tous les besoins.

Qu’avez-vous appris depuis que vous travaillez aux services aux femmes?

J’ai commencé à travailler aux services aux femmes en 2004. On apprend rapidement qu’il y a rarement des solutions simples pour chacune. De nombreuses zones grises se présentent constamment, puisque chaque résidente est différente et a des besoins particuliers. Cela nous force à explorer de nouveaux horizons, à penser un peu en-dehors de la boîte. Il nous faut ajuster nos services aux besoins de chacune. Pour ce faire, nous devons apprendre à les connaître. Les apparences sont souvent trompeuses. Nous ne pouvons pas simplement nous baser sur nos impressions.

Des changements sont-ils nécessaires pour s’adapter à la communauté trans et non binaire?

Quand nous observons une évolution dans la façon dont les communautés se présentent ou lorsque nous constatons un besoin sociétal, nous devons considérer l’idée qu’il est peut-être temps de faire les choses différemment. Cette année, les services aux femmes ont fêté leurs 25 ans. Au cours des 19 dernières années, j'ai constaté que nous avons dû adapter nos services à plusieurs reprises pour rester à jour, pertinents et, espérons-le, diriger l'équité afin que nos participants puissent atteindre l'égalité. Lorsque nous voyons émerger des communautés avec lesquelles nous n’avons peut-être pas eu la chance de travailler autant, nous devons saisir l’occasion pour aider.

Que pensez-vous du fait que le pavillon pour femmes soit situé dans le village?

Le fait que nous nous situons dans le village fait en sorte que de nombreuses personnes s’attendent à ce que nous soyons plus ouverts d’esprit. Certaines femmes appartenant à la communauté trans et non binaire ne parviennent pas à obtenir des services adaptés à leurs besoins dans d’autres secteurs. On nous dit que nos services aux femmes sont très tolérants. Je trouve cette opinion dérangeante. Nous avons une communauté trans et non binaire grandissante qui se présente à nos portes et la dernière chose que nous voulons est qu’elle se sente simplement tolérée. Être acceptée et accueillie est nécessaire pour qu’un lien de confiance se crée et que chacune poursuive son chemin comme bon lui semble.

Inscrivez-vous à notre infolettre