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Rencontre avec Vincent Dubois, coordonnateur aux formations et à l'intégration

08 janvier 2024

Faites la rencontre de Vincent Dubois, coordonnateur aux formations et à l'intégration à la Mission Old Brewery, guidant les nouveaux employés à travers une journée d'intégration unique. Il partage avec nous son parcours de vie atypique du Saguenay à Montréal et offre un aperçu inspirant sur la nécessité d'empathie dans le domaine de l'intervention sociale.

Bonjour Vincent, est-ce que tu pourrais te présenter et nous décrire ce que tu fais à la Mission Old Brewery?

Je m'appelle Vincent Dubois, je suis un petit gars du Saguenay, originaire d'Arvida plus précisément, et je suis coordonnateur aux formations et à l'intégration à la Mission Old Brewery.

Tous les nouveaux membres du personnel ont une journée d'intégration avec moi durant laquelle on fait un survol général de la Mission. Qu'est-ce qu'on fait? Qui sont nos clients? Quels sont nos services? On fait aussi un petit tour de la convention collective et du guide des employés. Personnellement, je trouve que lorsqu'on commence dans une entreprise, même un organisme à but non lucratif, on a besoin d'une journée comme ça. C'est extraordinaire, une belle introduction.

Une grande proportion des gens que j'accueille ont obtenu des postes directement liés à l'intervention, mais ils peuvent aussi faire partie des équipes de la cuisine, de bureaux, de l'entretien ménager, etc., et ils proviennent aussi de tous les milieux.

Ça reste général, mais le but est également de les préparer. On s'entend, il y a des choses, ici, qui ne sont pas nécessairement courantes dans la vie des citoyens ordinaires. Ça peut être intimidant. Je fais une tournée, on va visiter les hébergements d’urgence ici au Campus St-Laurent.

Avant d'être formateur, tu étais intervenant. Comment ça s'est passé à tes débuts ici et en quoi l'accueil est-il différent aujourd'hui?

En fait, c'est sûr que c'est un milieu auquel j'étais accoutumé. J'avais déjà une expérience en intervention avec cette clientèle-là. Tout ce qui est consommation, je connaissais ça très bien. Par contre, ça a pris peut-être un an avant que je connaisse à peu près tous les services qu'on offre. Par exemple, le programme PRISM, les employés de nuit, de soir et de fin de semaine, ne savaient pas c'était quoi. Maintenant, on prend le temps de donner l'information et d'expliquer de A à Z. C'est sûr que durant la formation d'accueil, on ne va pas tout expliquer les programmes de fond en comble, je ne veux pas aller trop loin, mais dans les autres formations que je donne aux équipes d’intervention, là, je vais plus en profondeur.

Pour mon premier quart de travail, ils m'ont mis au téléphone, à l'entrée principale. Il y avait un système de cartes avec des numéros de lit, et l'on m'a expliqué que les personnes devaient absolument présenter leur carte, sans quoi elles ne pouvaient pas entrer. Tout se déroulait bien jusqu'à ce qu'un monsieur se présente sans carte, que je refusais de laisser passer. À ce moment-là, un autre employé est venu me taper sur l'épaule et m'a dit : « Écoute, ça, c'est le directeur général ». Il est venu me voir ensuite et m'a dit: « Tu fais bien ton travail, c'est ça qu'on veut! ».

Pourquoi as-tu choisi de travailler dans ce domaine?

J'ai eu un parcours de vie assez spécial. J'ai eu de gros problèmes de dépendance. J'étais alcoolique et toxicomane fonctionnel pendant plusieurs années. J'avais étrangement de bonnes jobs et j'ai toujours eu des postes de gestionnaire malgré mes problèmes de consommation et mes problèmes avec la justice. Jusqu'à ce que je bascule de l'autre côté et que je perde complètement le contrôle.

Je devais aller en cour et c'est pendant cette période que j'ai arrêté de consommer. Je suis déménagé à Montréal, chez ma mère, mais je n'arrivais pas à trouver un emploi parce que j'avais une cause pendante en cour. Je me suis dit que j'allais faire du bénévolat. Je suis allé à Hochelaga, j'ai trouvé une place qui s'appelle le CAP St-Barnabé et j'y ai servi du café à des personnes en situation d'itinérance. C'est comme ça que ç’a commencé.

Pour terminer, as-tu un conseil pour ceux qui aimeraient devenir intervenants ?

C'est sûr qu'il y a des choses qui font de la peine, mais on est là pour accompagner. Il faut faire preuve de beaucoup d'empathie et être à l'écoute. L'écoute, c'est super important. Intervenir, c'est aussi écouter.

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