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Une recherche sur la halte-chaleur offre un éclairage sur les besoins en matière de services

16 décembre 2020

Un rapport de recherche récemment publié, le Projet de recherche et d’évaluation de programme de la halte-chaleur 2020, a mis en lumière des informations qui aideront à orienter la programmation actuelle et future de la Mission Old Brewery pour les personnes sans-abri les moins bien desservies de Montréal. Le rapport souligne la nécessité d’offrir des services à haut seuil d’accessibilité et d’adapter les services existants aux Autochtones et aux personnes aux prises avec des problèmes de dépendance.

Cette recherche interne a été menée par notre coordonnatrice de recherche, Hannah Brais, en collaboration avec Jayne Malenfant, candidate au doctorat à l’Université McGill. Les données ont été recueillies en février 2020 et analysées au printemps et à l’été suivants.

À l’hiver 2020, la Mission Old Brewery s’est associée à la Mission Saint-Michael pour offrir une halte-chaleur de nuit au centre de jour du Toit rouge. Cet espace était disponible toute la nuit pendant l’hiver pour les personnes qui préféraient passer la nuit dans un espace ouvert et accessible, avec accès à du café chaud et de la soupe, plutôt que dans un refuge traditionnel. Pour plusieurs, il s’agissait d’une escale avant de monter dans notre navette vers l’unité de débordement du Royal Victoria.

Étant donné que de nombreuses personnes fréquentant la halte-chaleur n’ont généralement pas accès aux services réguliers de la Mission, la recherche a tenté d’identifier le profil des utilisateur.trices du service et leurs besoins. Hannah Brais a mené des entretiens avec 22 personnes ayant accédé à la halte-chaleur. Parmi les participant.es,

  • 17 étaient des hommes; quatre étaient des femmes; une personne s’est identifiée comme étant bispirituelle.
  • L’âge variait de 29 à 82 ans; l’âge médian était de 45 ans et l’âge moyen de 44,5 ans.
  • Six participants venaient de Montréal, huit du Québec (hors Montréal), six du reste du Canada et deux de l’étranger.
  • 50 % des participants se sont présentés comme Autochtones. De ce groupe, deux étaient des Naskapis ou des Innus, trois des Inuits, deux des Anichinabés, un Cri, deux des Micmacs et un individu ne connaissait pas sa communauté d’origine.

Principaux constats

Les entretiens d’Hannah Brais ont permis de dégager plusieurs constats :

  • Lorsqu’ils et elles ne passent pas la nuit à la halte-chaleur, 36 % des participant.es ont indiqué dormir dans un refuge d’urgence, et 41 % ont répondu dormir à l’extérieur ou « à la dure ».
  • 41 % des participant.es ont estimé que la halte-chaleur devrait être ouverte la nuit, toute l’année, sans égard aux conditions météorologiques.

De nombreux.ses participant.es ont déclaré que la halte-chaleur représentait bien plus qu’un lieu d’escale temporaire, en offrant des services importants et un sentiment d’appartenance à la communauté. Pour beaucoup, cet espace est le service le plus important auquel ils et elles ont accès.

Dans le même esprit, de nombreuses personnes ont souligné la nécessité de maintenir et d’augmenter les services à haut seuil d’accessibilité (services où il y a peu de règles ou de restrictions), et l’importance de renforcer les services de réduction des risques (par exemple les sites d’injection sûrs) à Montréal.

  • 59 % des participant.es ont indiqué avoir une dépendance, avec 41 % de tous les participant.es se déclarant alcooliques.
  • Plusieurs participant.es ont indiqué avoir des interactions difficiles avec les policier.ères et les agent.es de sécurité et ont déclaré subir du profilage en lien avec leur situation d’itinérance ou le fait d’être une minorité visible.
  • La moitié des participant.es a exprimé le besoin ou le désir d’avoir un logement permanent, par opposition à continuer d’accéder à des services d’hébergement et des refuges.
  • La moitié des individus interrogés se sont identifiés comme Autochtones et ont fait des recommandations fort intéressantes pour adapter aux Autochtones les services destinés aux personnes sans-abri, notamment :
    • Inclure des programmes pertinents sur le plan culturel dans les services destinés aux personnes sans-abri (par exemple, des cercles de guérison et du tambour).
    • Former et sensibiliser le personnel qui offre des services aux personnes sans-abri aux enjeux autochtones.
    • Accroître le personnel autochtone dans les services de première ligne aux personnes sans-abri.

Depuis 2010, la Mission dispose d’un service de recherche interne, qui vise à créer une culture axée sur les données probantes au sein de nos services. Notre objectif de mettre fin à l’itinérance implique d’identifier les meilleures pratiques et d’évaluer nos programmes afin d’obtenir des résultats optimaux. Le rapport de la halte-chaleur est la deuxième évaluation de programme interne menée par le service de recherche.

Ses conclusions permettent de porter un regard éclairé sur la programmation actuelle et d’orienter la programmation future de la Mission, dans le but de mieux soutenir les personnes sans-abri les moins bien desservies de Montréal.

Pour appuyer nos efforts et aider les personnes sans-abri à rester en sécurité cet hiver, faites un don ou rejoignez notre équipe!

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