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Un rapport propose dix façons de prévenir l’itinérance chez les personnes judiciarisées

10 octobre 2023

Montréal, le 10 octobre 2023 – Alors que la Semaine de la réhabilitation sociale et la Journée mondiale de l’itinérance se chevauchent cette année, le Collectif québécois pour la prévention de l’itinérance (CQPI) profite de l’occasion pour publier un rapport qui émet dix recommandations pour réduire l’itinérance chez les personnes judiciarisées.

« Nous devons agir en prévention systémique, en apportant des modifications aux lois et aux politiques encadrant les personnes judiciarisées », a affirmé James Hughes, président et chef de la direction de la Mission Old Brewery, et coprésident du CQPI, un partenariat de la Mission Old Brewery et du Département d’équité, d’éthique et de politiques de l’Université McGill.

Le 14 septembre dernier, le ministère de la Santé et des Services sociaux publiait le rapport du dénombrement des personnes en situation d’itinérance visible qui a eu lieu la nuit du 12 octobre 2022. On y estime que 22 % des personnes détenues dans un établissement de détention provincial étaient en situation d’itinérance avant leur incarcération ou avaient perdu leur logement depuis. Les statistiques du rapport permettent de mettre en évidence la judiciarisation de l’itinérance, alors que la sortie du milieu carcéral provincial a déjà été identifiée par de nombreux chercheurs comme un moment de bascule vers l’itinérance. La société québécoise se doit d’agir afin de prévenir les épisodes d’itinérance chez cette population marginalisée.

Le CQPI a mis en place un groupe de travail sur les processus judiciaires et correctionnels ayant pour but de formuler, à l’attention des instances gouvernementales concernées, des recommandations afin de prévenir l’itinérance chez les personnes judiciarisées. Dans le rapport intitulé La prévention de l’itinérance liée aux processus judiciaires et correctionnels : proposition de recommandations, les propositions émanent du travail mené par les membres du groupe provenant de différents secteurs, dont des experts du vécu, soit des personnes ayant vécu elles-mêmes l’itinérance et la judiciarisation. Ces recommandations ciblent des facteurs de fragilisation, dès les premiers contacts policiers puis tout au long du processus judiciaire.

« Neuf recommandations s’inscrivent dans trois axes, soit l’accompagnement flexible et humain des personnes tout au long de leur trajectoire judiciaire, le rehaussement des capacités du personnel présent dans ces trajectoires judiciaires, et l’amélioration de l’accès aux services et du travail collaboratif », a résumé Laurence Roy, coprésidente du groupe de travail, chercheure au Centre de recherche de l'Institut universitaire en santé mentale Douglas et au CREMIS, et professeure agrégée à l’École de physiothérapie et d'ergothérapie de l’Université McGill. Une recommandation transversale s’ajoute, soit la reconnaissance et la valorisation des savoirs expérientiels des personnes judiciarisées dans le développement des pratiques et politiques les concernant. Selon le groupe de travail, une mise en œuvre globale des dix recommandations permettrait de réduire considérablement l’itinérance liée aux processus judiciaires et correctionnels.

« L’accès à un logement sécuritaire est un élément crucial pour la réhabilitation sociale des personnes quittant le système carcéral, celle-ci étant rendue extrêmement difficile pour quelqu’un vivant dans la rue. En effet, le risque de récidive est plus élevé pour les personnes se retrouvant en situation d’itinérance après leur sortie carcérale. Éviter l’itinérance n’est pas seulement une victoire pour les personnes judiciarisées, mais aussi pour l’ensemble de la société », a conclu M. Hughes.

La coprésidence du volet de recherche lié aux processus judiciaires et correctionnels est assurée par Art Campbell (directeur régional, Les YMCA du Québec, secteur Réintégration et inclusion sociale), Laurence Roy (professeure agrégée, École de physiothérapie et d’ergothérapie, Université McGill) et Anne Crocker (directrice de recherche et enseignement, Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel). À eux s’ajoutent plusieurs membres provenant des services policiers, des services correctionnels, des services judiciaires, des services psychosociaux en détention et en communauté, du milieu du logement et de l’hébergement en communauté, et du milieu de la recherche : Anne-Marie Blanchet, Hugo Hang Hong, Isabel Gervais, Josée Gosselin, Karine Morneau, Marie-Eve Desjardins, Marjolie LaTulippe, Rodely Jean-Gilles, Rudy Escoffier et Véronique Lejour.

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